jeudi 26 avril 2012

Facebook et les réseaux sociaux nous rendent-ils plus solitaires (et plus narcissiques) que jamais ?



Yvette Vickers, ça vous dit quelque chose ? Non ? C'est normal. Le corps momifié de cette actrice américaine de série B a été retrouvé en avril 2011 à son domicile à Los Angeles. L'actrice, qui a joué notamment dans Attack of the 50 Foot Woman, aurait eu 82 ans au moment où sa dépouille a été découverte. Mais personne ne sait exactement quel âge elle avait au moment de sa mort. En se basant sur l'état de momification du cadavre, la police estime qu'Yvette Vickers était morte depuis près d'un an, indique le Los Angeles Times

Voyant le courrier s’amonceler dans la boîte aux lettres de la vieille dame, une voisine décide de pénétrer dans sa maison. Elle découvre avec stupeur une maison délabrée : la salon est jonché d’ordures, les murs recouverts de toiles d’araignées, raconte Hollywood Reporter. A l'étage, le cadavre d'Yvette Vickers git à même le sol.

Un détail interpelle le site de The Atlantic : son ordinateur était allumé.

Dans les 15 jours qui ont suivi cette macabre découverte, la mort solitaire d'Yvette Vickers a généré plus de 16 000 posts Facebook et près de 900 tweets. Pendant des années, elle a été une icône des films d'horreur et un symbole de la capacité d'Hollywood à exploiter nos peurs les plus primaires. Maintenant, elle est l'incarnation d'un nouveau genre d'horreur : notre peur grandissante de la solitude.




Au final, Yvette Vickers aura été plus célèbre morte que vivante. Célibataire et sans enfant, elle vivait presque recluse. Seuls ses admirateurs ne l’avaient pas abandonnée. "Elle recevait encore des lettres de fans qui lui réclamaient des photos", se souvient la voisine qui a découvert le corps. Dans les mois qui ont précédé sa mort, les rares coups de téléphone qu'elle a passé ont été pour des fans qu'elle avait rencontrés sur Internet.

D'où ce triste constat tiré par The Atlantic : nous vivons dans un état d'isolement qui aurait été inimaginable pour nos grands-parents. Et pourtant, nous n'avons jamais été aussi accessibles. La contradiction est criante : plus nous sommes connectés, plus nous sommes seuls. On nous avait promis de vivre dans un village global, au lieu de ça, nous arpentons sans jamais nous croiser ou nous arrêter le boulevard périphérique de l'information, déplore le site américain

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