mardi 25 octobre 2011

Peut-on utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir des produits d’affiliation

 


Les réseaux sociaux sont populaires de nos jours et énormément d'informations, de produits et de services passent par ce biais.
Peut-on utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir des produits d’affiliation
Les réseaux sociaux ne sont pas forcément essentiels quand on veut vendre des produits d'affiliation.
Vous pouvez vous aussi essayer de promouvoir vos produits d'affiliation par les réseaux sociaux, mais vous ne réussirez pas sur tous les produits.
Commençons par remarquer que facebook talonne ou dépasse google en terme de trafic mensuel.
A première vue, on devrait pouvoir utiliser facebook ou d’autres réseaux sociaux pour promouvoir des produits.
Pourtant, à trafic égal, facebook fait à peine le dixième du chiffre d’affaire publicitaire de Google. Cela veut dire que les annonceurs boudent facebook qui a pourtant un trafic impressionnant.

Il doit bien y avoir une raison.

Et elle est assez simple: les gens fréquentent facebook avant tout pour rencontrer (électroniquement) leurs amis. Pas pour trouver des informations.
Facebook n’est donc pas idéal pour vendre. Vous pouvez essayer. Sur certains marchés (par exemple les produits pour les étudiants), cela marche bien. Pour d’autres, c’est plus difficile. Personnellement, je ne recommande pas de se précipiter sur les réseaux sociaux

vendredi 3 juin 2011

Le Gel

À quoi sert le gel qu'applique le médecin ? Pour des raisons mécaniques, on considère que le contact entre la sonde et le ventre ne peut pas être parfait et qu'il existe donc une fine couche d'air entre la sonde et le ventre.
Les impédances acoustiques de l'air et de la peau (tissu biologique), mesurées en Pa.s/m, valent respectivement :
(à 20 °C) Z_a = \rho_a \cdot c_a = 1,204 \times 343,4 = 413,5
(à 37 °C) Z_p = \rho_p \cdot c_p = 1047 \times 1570 = 164,4 \cdot 10^4
Elles permettent de calculer la valeur du coefficient de transmission T de l'interface air-peau :
T = 4 \cdot \frac{Z_a \cdot Z_p}{( Z_a + Z_p )^2} \simeq 10^{-3}
Cette valeur est très faible et engendre donc une atténuation du signal importante entre l'émission et la réception des ultrasons par la sonde. C'est pour remédier à ce problème que le médecin applique un gel, dont l'impédance acoustique est proche de celle de la peau, pour obtenir une atténuation plus faib

La Sonde



=== La sonde ===
Les premières études sur les ultrasons n'étaient pas appliquées à la médecine, mais visaient à permettre la détection des sous-marins à l'occasion de la [[Première Guerre mondiale]]. En 1951, deux britanniques, J.J. Wild (médecin) et J. Reid (électronicien), présentèrent à la communauté médicale un nouvel appareil : l'échographe. Il était destiné à la recherche des tumeurs cérébrales mais fera carrière dans l'[[obstétrique]]. L'usage en obstétrique date du début des années 1970 avec les appareils permettant de capter les bruits du cœur fœtal (voir [[Effet Doppler]]).

L'élément de base de l'échographie est une [[céramique]] [[piézoélectricité|piézoélectrique]] ([[PZT]]), situé dans la sonde, qui, soumis à des impulsions électriques, vibre générant des [[ultrason]]s. Les échos sont captés par cette même céramique, qui joue alors le rôle de récepteur : on parle alors de transducteur ultrasonore. Un échographe est muni d'une sonde échographique, nommée barrette échographique, pourvue à l'origine de 64, 96 voire 128 transducteurs ultrasonores en ligne. Les sondes des échographes modernes possèdent aujourd'hui jusqu'à 960 éléments. En échographie cardiaque le nombre d'éléments est amené à {{formatnum:3000}} éléments.  Enfin, les sondes de prochaines générations (courant 2009) auront plus de {{formatnum:12000}} éléments piézoélectriques soit 64 fois plus que celle encore utilisée à ce jour.  L'émission se fait de manière successive sur chaque transducteur.

Les ultrasons sont envoyés dans un périmètre délimité (souvent trapézoïdal), et les échos enregistrés sont des signatures des obstacles qu'ils ont rencontrés.  L'[[échogénicité]] est la plus ou moins grande aptitude d'un tissu à rétro diffuser les ultrasons.

La fréquence des ultrasons peut être modulée : augmenter la fréquence permet d'avoir un signal plus précis (et donc une image plus fine) mais l'ultrason est alors rapidement amorti dans l'organisme examiné et ne permet plus d'examiner les structures profondes.  En pratique l'échographiste a, à sa disposition, plusieurs sondes avec des fréquences différentes :
* 1,5 à 4,5 Mhz en usage courant pour le secteur profond (abdomen et pelvis), avec une définition de l'ordre de quelques millimètres ;
* 5 Mhz pour les structures intermédiaires (cœur d'enfant par exemple), avec une résolution inférieure au millimètre ;
* 7 Mhz pour l'exploration des petites structures assez proches de la peau (artères ou veines) avec une résolution proche du dixième de millimètre ;
* de 10 Mhz à 18 Mhz plus par exemple pour l'étude, en recherche, de petits animaux, mais aussi, dans le domaine médical, pour l'imagerie superficielle (visant les structures proches de la peau).

Cette résolution dépend aussi de la forme de la structure examinée : elle est bien meilleure si elle est perpendiculaire au faisceau d'ultrasons que si elle est parallèle à ce dernier.

La fréquence de réception joue également sur la qualité de l'image : en mode ''fondamental'' le transducteur détecte les signaux de la même fréquence que celle de l'émission. En mode ''harmonique'', il détecte les signaux d'une fréquence double (seconde harmonique) de celle de l'émission. L'avantage de ce dernier système est qu'il ne détecte essentiellement que les échos revenant dans le même sens que l'émission, écartant de fait les échos diffusés et rendant le signal beaucoup moins bruité. La détection non linéaire a une réponse particulière, elle ne réagit pas aux premiers centimètres après la sonde, ce qui permet de faciliter l'imagerie chez un patient en surpoids (dont la couche de graisse sous la peau complique le passage des ultrasons).

Terminologie



Le mot « échographie » provient de la nymphe Echo dans la mythologie grecque qui personnifiait ce phénomène et d'une racine grecque Graphô (écrire). Il se définit donc comme étant « un écrit par l'écho ».
Le terme « échographie » désigne aussi bien l'acte médical que l'image qui en découle. Il est abrégé de manière courante en « écho » (au féminin : « elle a eu une écho »).
L'appareil permettant l'échographie est un « échographe ».
Le médecin qui pratique une échographie est un « échographiste ».
Les appareils modernes comportent tous une fonction Doppler. C'est pourquoi on parle d'« échographie-doppler » (abrégée en « écho-doppler »)

Gynecologie c'est quoi?

La gynécologie est une spécialité médicale. Dans la plupart des pays, les femmes doivent consulter un généraliste. Si les circonstances exigent des connaissances ou un équipement dont ce dernier ne dispose pas, elles sont dirigées vers un gynécologue. Cependant, aux États-Unis, la loi et beaucoup de sociétés d'assurance-maladie permettent aux gynécologues d'examiner en médecine générale.

Les principaux instruments de diagnostic sont l'histoire clinique et l'examen. L'examen gynécologique a ceci de spécial qu'étant tout à fait intime il implique un instrument spécial : le spéculum. Ce dernier consiste en deux lames à charnière en métal poli, qui est employé pour ouvrir le vagin et permettre l'examen du ''cervix uteri''. Les gynécologues peuvent aussi procéder un examen à deux mains (une main sur l'abdomen, deux doigts dans le vagin), pour palper l'utérus et les ovaires. Ils peuvent être amenés à faire un examen rectal. {{refnec|Des gynécologues hommes ont souvent une assistante féminine (une infirmière ou une étudiante en médecine) pour ce genre d'examen.|20 août 2009}} Des ultrasons abdominaux s'emploient normalement pour confirmer l'examen à deux mains.

Le Département de Chirurgie esthétique à l'École de Médecine de l'Université de Virginie recommande de ne pas utiliser pendant des actes chirurgicaux des gants saupoudrés de talc, à cause des problèmes aigus et chroniques qui peuvent survenir si ce produit s'introduit dans la cavité abdominale via le vagin. Cela concerne également les préservatifs sur lesquels on emploie les mêmes poudres de talc.

Determiner votre date d'ovulation

Déterminer votre date d'ovulation


Déterminer votre date d'ovulation
Pourquoi connaître sa date d'ovulation ?

Les spermatozoïdes peuvent survivre plusieurs jours dans les voies génitales féminines alors qu'un ovule ne survit lui que 24 heures après l'ovulation. Vous comprendrez donc facilement pourquoi il est important de connaître sa date d'ovulation. Elle détermine votre période de fécondité : ces quelques jours pendant lesquels le sperme peut survivre dans l'appareil génital féminin avant que surviennent l'ovulation et la fécondation.

Cette période de fertilité est en principe de plusieurs jours (rarement plus de 5 ou 6) et se termine le lendemain de l'ovulation.

Il n'y a pas de règles

Il n'est pas toujours évident de déterminer avec précision cette période de fertilité : non seulement les cycles menstruels varient d'une femme à l'autre, mais ils peuvent aussi varier d'un cycle à l'autre chez une même femme.

Même si elles ne sont pas exactes à 100%, plusieurs méthodes vous aideront à calculer votre date d'ovulation :

Par le calcul
L'examen médical
La courbe de température
Par dosage de l'hormone LH

Nous mettons également à votre disposition un petit outil fort pratique qui le fera pour vous.

[ Notre outil pour calculer votre date d'ovulation ]

Attention

Ces méthodes ne peuvent en aucun cas servir de contraception. Elles ne sont qu'un moyen de déterminer votre période approximative de fécondité. Une femme de moins de 35 ans doit consulter un médecin après un an de tentatives infructueuses. Une femme de plus de 35 ans après six mois.

C'est quoi etre infidele?





As-tu déjà pensé à aller voir ailleurs ? Serais-tu capable d'aller jusqu'à la trahison ou pas ? Et d'ailleurs ça veut dire quoi exactement "tromper" pour toi ? Pourquoi on est infidèle et où ça commence ??
L'infidélité : où ça commence ?
«J'ai un gros pb : je suis partie 1 semaine avec mes parents sans mon copain et dans le camping j'ai rencontré un mec sur qui j' ai flashé. On a discuté et un soir il a essayé de m'embrasser. J'ai refusé même si j'en avais trop envie et depuis je pense souvent à lui... Je ne veux pas casser avec mon mec car je tiens trop à lui. Suis je infidèle ???» Elodie, 16 ans.
Est-ce que mater c'est tromper ? Est-ce qu'embrasser c'est tromper ? A quel moment on devient infidèle ? Quand on commence à penser à la personne ou quand on passe à l'acte ?

L'infidélité : quand et comment ça arrive ?
Même si t'es super love et que tu penses que jamais vous serez infidèles, y'a quand même des situations critiques...

- Il/elle a trop besoin d'amour ! Selon les psy, c'est le manque d'amour de soi qui pousse l'infidèle à rechercher toujours plus de partenaires. Pour se rassurer, il/elle a besoin de tout le temps se sentir désiré(e).
- Quand la routine s'installe... Si t'es jeune et si t'es déjà installé(e) dans une relation papa/maman toute pépère, ça risque de te donner envie d'aller chercher un peu d'aventure !
- Vous vivez une relation à distance. Comme tu le/la vois tous les 3 mois c'est pas évident pour apprendre à vous connaître, pour passer du temps ensemble et pour t'attacher à lui/elle.
- Niveau sexe, vous n'êtes pas en phase ! Jamais envie en même temps, jamais assez longtemps, jamais comme tu voudrais, sans parler des pannes, si c'est la galère au lit, ça peut te donner envie d'allez voir si c'est mieux ailleurs !

Les mefaits de L'alcool






Depuis la nuit des temps, l’alcool est considéré comme socialisant et festif, en particulier dans notre pays… malheureusement. Selon une étude récente de l’Université de Neuchâtel , le coût social de l’abus d’alcool en Suisse est estimée à 6,5 milliards de francs !

En effet, si la plupart des gens savent que l’excès d’alcool est nocif pour la santé, qu’est-ce qu’une consommation exagérée ? On parle déjà de consommation excessive à partir de 1 à 2 verres par jour pour une femme, et 2 à 3 verres par jour pour un homme (1 verre = 1 dose d’alcool fort ou 1 dl de vin).

Le vin rouge, et uniquement le vin rouge tanique, pourrait avoir des effets bénéfiques, qui pourraient s’expliquer par ses effets anti-oxydants, mais uniquement à petite dose (1-2 verres par jour maximum !).

En revanche, consommer de l’alcool à doses excessives peut mener à toutes sortes de pathologies, outre la dépendance à l’alcool, qui est déjà un trouble grave, la liste est longue et impressionnante : cancers, maladies hépatiques, hypertension artérielle, pathologies cutanées, troubles mnésiques, douleurs musculaires, insomnies, dépression, anxiété, troubles de la libido et de l’érection, et toutes sortes de syndromes de sevrage (tremblements, délire, agitation, etc.) (liste non exhaustive), sans parler des effets collatéraux DESASTREUX (violences vis-à-vis de la famille et des proches (on retrouve l’alcool dans la quasi totalité des violences domestiques), problèmes financiers, perte d’emploi et misère sociale… et hécatombes sur les routes ! :-(

Une récente étude australienne, qui a clairement identifié l’alcool dans les troubles érectiles, a donné le seul argument qui ait permis à des hommes jeunes de modifier leur comportement vis-à-vis de l’alcool.

L’abus régulier d’alcool peut même favoriser l’obésité ! En effet, l’alcool, en plus d’être très calorique…

exemple : 2 dl de vin (12%) = 19 g d’alcool pur = 133 calories… autant que dans 15 g de beurre !

….freine la combustion des graisses.

Une autre hypothèse que l’aspect festif et social, ou anxiolytique de la consommation excessive d’alcool aurait été démontrée. En effet, ne pas contrôler sa consommation d’alcool et trop manger ont des points communs.

Cela est principalement dû à un dérèglement des centres de régulation du cerveau. Par exemple, forcer un enfant à manger plus qu’il n’en a besoin pourrait (je dis bien « pourrait ») être un facteur déclenchant à une perte de contrôle, un dérèglement des centres de la satiété.

En cas de consommations abusives régulières, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin … avant qu’il ne soit trop tard !

Votre santé est votre bien le plus précieux : prenez-en soin

lundi 30 mai 2011

Les differentes types de Violences

Violence Conjugale 

Par violence conjugale, il faut comprendre “violence dans le couple”, elle peut être verbale, psychologique, physique ou economique Nous détaillerons ici particulièrement les formes de violences conjugales contre les femmes, qui sont de loin les plus fréquentes, bien que les hommes puissent également en être victimes. Les actes de violence contre les femmes dans le couple peuvent être verbales, physiques, psychologiques, sexuelles et économiques









Violences Verbales

Les violences verbales s’entendent dans la voix, le ton. Elles se caractérisent par des cris, des hurlements. Elles créent un sentiment d’insécurité, de peur et instaurent une profonde détresse psychologique. Cette forme de violence est malheureusement plus fréquente qu’on ne le pense. Ces violences installent la peur de mal faire, la crainte de ne pas répondre aux attentes, des sentiments d’anxiété et d’insécurité.










           

    Violences Psychologiques

  Les violences psychologiques sont une dévalorisation systématique de la personne par des attitudes ou des propos méprisants, par l’humiliation ou par le chantage. Elles instaurent un contrôle constant qui se manifeste par exemple à travers une attention excessive à l’apparence du/de la personne,( son habillement, sa coiffure, son maquillage, etc.). Les violences psychologiques ont un effet négatif sur l’estime de soi de la victime ; elle est renvoyée à une image d’incompétence, de nullité, à force d’être insultée ou ignorée. La victime perdra confiance en elle, l’équilibre mental de la victime se détériore progressivement. Peu à peu s’installent le doute de soi, le désespoir, une acceptation passive. La victime s’isole, s’enferme dans sa honte, ne prend plus d’initiative. Dès lors, elle risque de devenir plus vulnérable aux autres formes de violence. Les violences psychologiques sont difficiles à déceler car elles passent souvent inaperçues et ne sont pas considérées comme une forme de violence. Pourtant, leurs conséquences sont désastreuses, elles détruisent l’estime et la confiance en soi.       



Violences Physiques

Les violences physiques font référence aux coups et blessures. L’agresseur utilise cette forme de violence quand la victime manifeste encore trop d’indépendance à son goût, quand il n’a pas réussi à contrôler tous ses comportements. Il passe à la brutalité et à la contrainte physique : gifles, coups de poings, coups de pieds, sévices, strangulations. Le recours aux objets domestiques est fréquent lors de l’agression : brûlures par cigarette, coups portés au moyen d’une ceinture, utilisation ou menace d’une arme telle que couteau, outils..


bauvois91@yahoo.fr
 Violences économiques

Les violences économiques se traduisent par une privation d’accès aux ressources financières propres et/ou aux ressources du ménage. Au quotidien, elles se manifestent par le fait de tout décider en choisissant toutes les dépenses, en refusant d’impliquer la victime au niveau du budget, en contrôlant ses revenus, en lui reprochant ses moindres dépenses, voire en l’empêchant de conserver un emploi ou d’encaisser son salaire. Contracter des dettes, mettre le ménage en situation d’endettement est également une façon de déposséder la victime de toute autonomie financière et de l’empêcher de quitter l’agresseur.




 Violences sexuelles

Les violences sexuelles sont une atteinte à l’intégrité sexuelle par des pratiques forcées ou par le viol. Ces violences peuvent prendre la force d’activités humiliantes accomplies de force telles qu’avoir des rapports sexuels avec d’autres partenaires, se prostituer, etc









Mikelower Bauvois
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VIOLENCE FEMININE

LA VIOLENCE FEMININE 


LES ENJEUX IDEOLOGIQUES OU LE MIROIR ENCHANTE DES APPARENCES

Comme montré dans nos deux articles précédents, la violence conjugale est un phénomène équitablement partagé entre hommes et femmes.
La disparition du champ social de la violence féminine est symptomatique d'une société où l'utopie se serait réfugiée dans le sein accueillant d'une féminité idéalisée. Par ailleurs, le refus d'envisager la violence féminine est le signe du succès définitif, dans les lois et les esprits, de l'idéologie victimaire initiée par les féministes radicales camouflée sous le terme générique et rassurant de féminisme. Une idéologie supposant le rejet d'une société qui aurait été fondée depuis la nuit des temps, sur le patriarcat, c'est à dire sur l'exploitation des femmes par les hommes. L'enjeu politique, plus ou moins conscient mais jamais exprimé du féminisme radical, est simple : la prise de pouvoir. Comme tout sophisme qui a réussi, le féminisme radical est, aujourd'hui, en situation d'imposer sa vision messianique du monde
1.
Un succès favorisé par le désarroi idéologique des sociétés occidentales et ce, au prix du retour d'un ordre moral puissant. Un ordre moral féminisé dans lequel le masculin, dévalorisé jusqu'au plus profond de la construction de son désir, est sommé de faire allégeance sous peine d'excommunication pénale.

LE CLIMAT IDEOLOGIQUE
L'annonce d'un ordre nouveau au profit de quelques vétérantes éclairées et bien décidées, grâce aux nouvelles tables de la loi dont elles sont les seules dépositaires, à délivrer la femme opprimée et, par capillarité, l'humanité souffrante, ne pouvait que prospérer dans une société de contrition. Une société dont l'analyse de l'histoire des sexes se fonde trop souvent sur des anachronismes dévalorisants pour nos ancêtres masculins. Ce climat de repentance présente, en effet, un double intérêt : une stigmatisation politiquement peu coûteuse car exclusivement orientée vers nos aïeux masculins et la quasi certitude de récupérer les intérêts composés, sous forme de discrimination positive, auprès de leurs descendants. Des héritiers masculins d'autant plus prompts à payer l'arriéré de dettes qu'on leur dit ancestrales, qu'aucun discours construit et cohérent ne vient les libérer de la honte.

Un désarroi idéologique favorable ...
Inspiré des théologies de libération marxistes de lutte des classes pour laquelle la lutte des genres est une déclinaison, nourri au terreau fertile d'une société occidentale culpabilisée et qui n'ose plus clamer frontalement la valeur messianique d'un progrès scientifique et technique séduisant mais aux nombreux effets pervers, le féminisme radical est une utopie qui présente un grand avantage sur les utopies concurrentes. Réfugiée dans la modernité de l'état libéral, n'ayant jamais affrontée, seule, le réel, l'utopie radicale n'a ni la couleur, ni la saveur, de ce qu'elle est pourtant, une idéologie en action.

C'est qu'en ces temps de méfiance généralisée pour les grandes idées, qu'espérer de mieux qu'une idéologie au crédo simple parfaitement adaptée au catéchisme télévisuel et aux indignations politiques consensuelles ? Ici avec le féminisme radical, pas de pensée compliquée et artificielle. Retour au naturel et à la biodiversité grâce à une utopie déjà faite chair dans le corps de la femme par osmose avec l'amour maternel, et ce, depuis la nuit des temps, les temps d'avant l'affaire de la pomme. En prônant la supériorité émotionnelle de la femme sur l'homme, le féminisme radical s'inscrit dans la pensée Rousseauiste d'un paradis perdu. Un paradis biologique et génétique, version contemporaine, onirique et présentable du paradis racial fredonné sous le discours chatoyant de la modernité. C'est l'utopie de la contre société, de ce miroir enchanté des apparences, tel que déconstruit par Julia Kristeva : 'Plus radicaux, les courants féministes refusent le pouvoir existant et font du deuxième sexe une contre-société. Une société féminine se constitue, sorte d’alter ego de la société officielle, dans laquelle se réfugient les espoirs de plaisir. Contre le contrat socio-symbolique sacrificiel et frustrant : la contre-société imaginée harmonieuse, sans interdits, libre et jouissive'2.

La collaboration des institutions étatiques ...

Mais en attendant ce monde idéal et apaisé où le rayonnement de la sagesse féminine éclipsera définitivement la conception masculine et mortifère de la survivance du plus fort, il faut malheureusement en passer par la phase, pénible mais nécessaire, de dictature du matriarcat. Fort opportunément, le féminisme radical s'est trouvé un allié de poids. l'État libéral et ses institutions. Un État tout heureux d'encourager la focalisation de ses assujettis sur cette culture de l'intime, de l'infime et du non dit qui a fort opportunément supplantée, depuis quelques décennies, les ennuyeuses et récalcitrantes questions sociales et politiques. Un État toujours prompt à activer, grâce à sa technique de captation des souverainetés individuelles initiée dès le moyen-âge, le transfert des instances privées de règlement des conflits au sein de ses propres institutions (police, justice, médiation pénale, associations agréées ...).

Le projet, déjà largement avancé depuis une trentaine d'année, est simple. Il s'agit d'accompagner le recalibrage des rapports sociaux au profit de la nouvelle donne économique. L'objectif est d'acter le décès de la famille clanique et patriarcale aux interactions fortes incompatibles à la nécessaire mobilité physique, émotionnelle et professionnelle des individus, à la famille à interactions et solidarités faibles. Une famille moderne et perméable, nucléaire si possible et encore mieux monoparentale plus adaptée à la nécessaire fluidité des capitaux et des entreprises. D'où les appels incessants ; sous les motivations les plus nobles il va de soi ; à se réfugier dans les bras accueillants de structures ad hoc (associations d'écoute, d'aide aux victime, numéro d'appels multiples) directement ou financièrement dépendantes des structures étatiques. Institutions où la femme et plus globalement l'individu peuvent désormais, en toute quiétude, préférer déléguer leur souveraineté à ce père symbolique, désincarné, donc parfait, que constitue l'État plutôt qu'à ce père de chair, de faiblesses et de pulsions qu'est la famille clanique. Une famille clanique, archaïque, source potentielle, on nous le dit un peu plus chaque jour, de toutes les violences physiques, psychologiques et sexuelles pour les petites filles et pour les femmes.

La moulinette à réel ...

Mais, pour transformer définitivement la jacquerie en révolution, pour transmuter les quelques bonnes idées de départ en système cohérent et infaillible, encore faut-il se procurer une jolie 'moulinette à réel'.

La moulinette à réel est un fantastique gadget '2 en 1', indispensable à tout faiseur de révolution, de velours fut-elle. Sa première utilité est de hacher menu toute complexité pour la transformer en une cause ultime et universelle d'explication du malheur de l'humanité. Par ailleurs, la répétition faisant plus surement l'opinion que la science, le discours ambiant sur la violence conjugale étant là pour nous le rappeler, la solution unique et répétée délivrée par la moulinette à toutes les questions, même les plus incongrues, assure la rythmique indispensable à la bonne mémorisation des comptines auprès du plus large public.

Si la moulinette à réel produisait infailliblement 'juif' pour le nazi, 'lutte des classes' pour le marxiste, 'main invisible' pour le libéral et 'complexe d'œdipe' pour le freudien, entre les mains de la féministe radicale, tous les rapports hommes/femmes, comme tous les rapports sociaux d'ailleurs, se résument à la formule magique de 'dictature du patriarcat'. Ainsi, grâce aux matriarches de Sysiphe.org, de SOS femmes et des 'Chiennes de garde', grâce aux doublement sexy pour l'État de 'Ni Putes, Ni Soumises' puisque doublement victimes, victimes des banlieues, victimes du machisme, toute l'histoire se décrypte désormais à l'aune de la domination patriarcale. La prostitution choisie ? Domination patriarcale : les prostituées, des victimes, n'ayant pas compris tout l'intérêt de percevoir, tel un smicard dominant de chez Renault, en un mois ce qu'elles gagnaient auparavant en quelques heures d'exploitation sexuelle. L'excision ? La moulinette est, ici aussi, formelle : 'domination masculine'. Les exciseuses, car il s'agit toujours de femmes, ne sont que les bras aliénés du patriarcat. Les insultes entre époux alors ? 'Domination masculine' encore et toujours, car il est de notoriété publique qu'une épouse n'insulte jamais ... Idem pour la burqa ... Là, surprise... Contre toute attente, la moulinette reste muette, ou plutôt, horreur, les victimes refusent de comprendre. Re coup de moulinette alors ... Pas de chance, ça s'agite encore sous les burqas au désir librement consenti d'aliénation ... Mais comme l'amour à ses raisons que la raison n'a pas, la loi, on la fera quand même. Une bonne loi anti hommes3, par amour pour toutes ces femmes, pour toutes ces prostituées attouchées dès l'enfance dans leur chair ou leur d'esprit, que l'aliénation patriarcale a empêché de s'aimer ... Ainsi enfin, car c'est là l'origine du problème, de l'imprégnation religieuse de nos sociétés avec ce machiste de Christ : un Homme fait dieu, tout juste bon à marcher sur l'eau pour exhiber la supériorité de son phallus ... Alors oui, inutile de parler de la pénalisation des relations sexuelles entre époux. Naguère et encore élevé au rang d'obligation sacrée, le devoir conjugal est, grâce à la moulinette, désormais devenu légalement suspect d'être requalifié, sur simple déclaration sur l'honneur à effectuer dans un délai de dix ans par la grâce d'un tout nouvel article du code pénal, en viol conjugal aggravé4.

LE DOUBLE STANDARD

Ce climat idéologique, dans lequel les féministes radicales ont désormais gagnées la bataille des chiffres et de la compassion, où l'homme, avec sa tête de crapaud, peut représenter 90 % des SDF décédant à l'âge moyen de 48 ans5 sans susciter l'émotion, ne peut que favoriser l'émergence d'un cadre législatif et judiciaire à deux vitesses. Un cadre légal où, si tous les conjoints sont égaux devant la loi, en pratique, les épouses semblent, désormais, plus égales que les hommes. Un double standard entrainant l'aggravation continue des mesures prises à l'encontre des hommes tandis qu'en parallèle, la société multiplie les causes d'exonération et de compassion pour les femmes.

La maltraitance législative et judiciaire ...

L'arsenal répressif mis en place depuis une quinzaine d'années6, est représentatif de ce double standard. Un arsenal ayant pour point d'orgue, l'instauration à demeure d'une véritable 'police de la pensée' par la pénalisation récente des violences psychologiques entre adultes. Si officiellement les insultes entre conjoints sont visées, en réalité et à l'instar de toute la production législative sur le sujet, l'analyse des travaux parlementaires montre que, sous un habillage constitutionnellement correct, seules les insultes masculines sont réprimées7.

Du coté des tribunaux, le double standard fait aussi ses ravages. Justice pénale et familiale ne cessant de s'influencer mutuellement pour favoriser le couple moderne à interactions évanescentes. Un couple où, malgré la fiction juridique de l'autorité parentale conjointe, le père divorcé voit son rôle se résumer à faire le Spoutnik et la planche à billets autour de ses enfants et de ses émotions paternelles.

La plaisanterie courre chez les avocats : en matière de violence conjugale, combien faut-il de soupçons à un policier où à un juge pour faire une preuve ? Réponse : aucun, les allégations suffisent. Dès lors, pas étonnant dans ces affaires de l'intime où la preuve se résume à des accusations, où, à l'inverse du droit coranique, la parole d'une femme compte désormais le double de celle d'un homme, que les instructions et les décisions judiciaires n'aient pas attendu le feu vert des comités d'éthique pour appliquer la discrimination positive. Ainsi de l'explosion des gardes à vue largement alimentées par la violence conjugale : un père de famille menotté devant ses enfants et vite expédié en comparution immédiate, c'est une affaire résolue à peu de frais, donc une aubaine pour les objectifs chiffrés du commissariat8 et de l'avancement en perspective. Tant pis pour les dégâts collatéraux.

Sous l'effet de la perpétuation de schémas inadaptés à la nouvelle donne de la famille nucléaire par l'attribution quasi systématique de la garde des enfants à l'épouse, le rôle du père séparé se voit réduit à la portion congrue par la justice civile. Une portion congrue qui ne peut que favoriser les causes de violence lors d'une séparation. Un père qui divorce ne perd pas seulement son foyer mais voit, en effet, sa relation émotionnelle et intellectuelle à l'enfant désormais conditionnées à sa capacité à entretenir une relation de bonne qualité avec son ex épouse. Une ex conjointe susceptible de faire fonctionner, à tout instant et entre autres, l'arme de destruction massive du déménagement lointain pour convenances personnelles.

Mais comme tout est dans tout, qu'il n'y a pas de fumée sans feu ..., les féministes radicales viennent de trouver les synergies parfaites entre justice pénale et justice civile pour faire rendre gorge à certains hommes des derniers résidus de leur paternité. En attendant l'estampille 'Vu à la télé', c'est déjà dit dans l'Express : 'Un mari violent n'est jamais un bon père'. Bien que cela reste à démontrer, quid des épouses violentes ? Sont-elles toujours de bonnes mères ? Oui, sans nul doute, car, comme nous l'avons largement montré, en France, il n'existe pas d'épouse violente.

L'union des contraires étant source de relation équilibrée, à la maltraitance judiciaire subie par les hommes répond la forme opposée de bien traitance pénale pour les femmes.

La dépénalisation croissante des violences féminines ...

Sans parler de 'l'excuse pénale de féminité déjà abordée dans les articles précédents, aboutissant aux États-Unis à des peines de 10 ans inférieures pour les femmes pour des crimes similaires aux hommes9, il existe toute une catégorie d'infractions plus spécifiquement féminines. Des délits, touchant souvent les plus vulnérables comme les enfants ou les personnes placées en institution, que le climat ambiant de négation de la violence féminine permet d'occulter. Une situation dont un jour, trop tard, il faudra rendre des comptes.

Des violences à enfant sous estimées ...

L'Observatoire National de l'Enfance en Danger (ONED), à l'instar de nombreuses études internationales et comme constaté par la ministre norvégienne de l'égalité des genres, rappelle la nette sur représentation, probablement favorisée par la promiscuité certes, des femmes dans les actes de maltraitance aux enfants. Le rapport d'activité 2008 de l'ONED attribue, en effet, 53,9 %, des maltraitances aux femmes (mère + belle mère) contre 45,4 % aux hommes (pères + beau pères)10. Que penser aussi, chiffre probablement très inférieur à la réalité, des 50 agréments de nourrice retirés en 2007, pour le seul département du Rhône ? Sans évoquer les violences psychologiques exercées sur le disque tendre d'un enfant à qui il faudra souvent plusieurs vies pour se réparer et telles que romancées dans 'Vipère au Poing', ces violences sont d'autant plus graves qu'elles contribuent largement aux comportements agressifs de l'adulte tant dénoncés par les féministes. Par ailleurs, la non reconnaissance de la violence féminine de couple, occulte dramatiquement toute la partie des traumatismes graves (assimilés aujourd'hui par les anglo-saxons aux violences sexuelles) subis par les enfants lorsqu'ils sont témoins de scènes de violence conjugale.

Mais tabou au cœur du tabou, la pédophilie féminine connait aujourd'hui la même situation d'omerta et de déni que celle qui prévalait dans l'église naguère. De son expérience de directrice d'un centre d'accueil parisien d'aide aux victimes, Martine NISSE a pu constater que les femmes initient, cautionnent et/ou participent dans 50 % des cas, aux nombreux actes de pédophilie dont elle a eu connaissance11. Et si par extraordinaire les filtres sociaux de l'excuse de féminité ne fonctionnaient pas, la femme pourra toujours invoquer devant le juge la très efficace 'excuse de dominance' : 'Vous comprenez, Votre Honneur, j'avais peur, si peur de mon mari ...'.

En cas d'échec improbable de ces deux puissants filtres, la société nous permet d'assister, dans cette nature sexiste qui a condamné la femme à l'infamie de la procréation, à l'émergence d'une nouvelle forme de circonstance atténuante, 'l'excuse de déni de grossesse' ou 'excuse d'aliénation à l'ordre naturel'. Ainsi, les cas d'acquittement sont multiples, de cette mère coupable de 6 infanticides et dont la peine s'est limitée à 15 ans de réclusion criminelle sans période de sureté ... Une sanction apparemment lourde mais, en tout cas, insignifiante au regard de ce qui aurait été infligé à un homme coupable de six assassinats d'enfants. Une clémence symptomatique du 'double standard' culturel et judiciaire qui prospère à tous les niveau de la chaine de la violence.
Double standard. On ne peut, en effet, multiplier et alourdir les sanctions en direction des hommes pour cause d'incapacité à maitriser leurs pulsions agressives et sexuelles et, dans le même temps, à l'heure du contrôle des naissances libre et gratuit, minorer, dépénaliser les pulsions de maternité non assumées. Des pulsions d'autant plus graves chez les mères célibataires, dont on sait maintenant, qu'elles connaissent les taux de violence vis à vis des enfants les plus élevés.

Une dépénalisation élargie à l'ensemble des violences ...

Double standard encore en matière de violences sexuelles. Là encore et sous l'impulsion de la pensée dominante, la salutaire meilleure prise en compte des violences sexuelles à l'égard des femmes a balayé une autre forme de violence très grave : la fausse dénonciation. Déjà légalisée dans le couple marié par la pénalisation du viol entre époux, la fausse dénonciation de vengeance, de justification de perte de virginité dans les banlieues, de mythomanie, ou de simple désir pathologique de domination, est un phénomène massif. Estimé à 10 % des plaintes en France (41 % aux États-Unis), ce chiffre, déjà considérable, est probablement très sous estimé. En effet, policiers et juges ont tendance à n'acquitter que sur des preuves indiscutables rendant matériellement impossibles le viol, le doute bénéficiant rarement à l'accusé. Où sont les procès ? Bien rares et en tout cas, pour cet acte de délinquance d'autant plus odieux qu'il est commis à froid et brise tout aussi surement la vie d'un homme et de sa famille qu'un viol avéré, les poursuites exceptionnellement engagées, n'aboutissent qu'à des peines symboliques12.

Si l'objet de cette série d'articles avait été de dresser le livre noir de la violence féminine tout comme les radicales ne cessent, avec la complicité du politique et des médias, d'alimenter celui de la violence masculine, il aurait aussi fallu évoquer, d'autres délits tels que la non représentation d'enfant ou les fausses accusations de pédophilie. Mais au delà de ces délits trop 'mineurs' pour intéresser la justice, il serait souhaitable d'évoquer une forme spécifique de délinquance qui explique, en partie, la sous représentation des femmes dans les prisons : le délit par procuration. Que penser, en effet, de toutes ces épouses ou petites amies qui profitent, en toute connaissance ou ignorance coupable, du fruit de la délinquance de leur conjoint et qui, excuse de féminité et de maternité oblige, ne sont que rarement sanctionnées ?

Mais comme le but de cette série d'article n'est pas, à la différence des féministes radicales, de proposer l'assimilation forcée pour les plus dociles ou l'apartheid pour les récalcitrants, nous terminerons par un hommage. Un hommage au féminisme tout court et non pas à cet ordre moral de contrefaçon en passe de réussir, sous le prétexte consensuel de la libération de la femme, la reprise en main des âmes et des culottes perdu en 1968 qui, parce qu'elles ne savent pas mentir, est le but ultime de tout pouvoir. Ordre moral de contrôle des culottes ou plutôt, modernité exige, ordre moral de contrôle des seuls pénis. De ces pénis que l'on sait maintenant tout justes bons à pourfendre, déchirer, envahir par contrainte, malice ou surprise, l'intime le plus vulnérable de la femme. Oui des seuls pénis, depuis que le féminisme radical et l'occident laïque ont, de concert, réussi à faire transférer discrètement tous les espoirs légitimes de sacré et de transcendance au cœur de ce temple de l'Amour, du Parfait et du Bien que constitue, désormais, le seul sexe féminin.

Un hommage. Un hommage, car à la différence des hommes, tout à leur somnolence satisfaite de princes consorts, le travail acharné du féminisme a permis aux femmes de réinventer un pacte identitaire compatible avec les mutations rapides de la société. Un pacte qui, comme dans toute prise de conscience, nécessitait préalablement la reconnaissance de leur souffrance notamment dans le domaine de la vie conjugale et par extrapolation, de leur souffrance sociale. Les féministes ont ainsi contribué à mettre à jour une réalité autrefois considérée comme relevant de l'intime et du non dit : le couple, la famille, est aussi un lieu de dangers puisqu'on y dénombre la moitié des violences que peuvent subir les individus au cours de leur vie. Une prise de conscience qui a contribué, dans les pays occidentaux, au reflux des violences conjugales, en tout cas pour les femmes.

Réinventer le pacte identitaire, c'est salutaire. Le redéfinir systématiquement contre un groupe d'individus, en l'espèce le genre masculin dont les souffrances sociales et existentielles sont tout aussi réelles, relève, par contre, d'une pensée magique, véritable insulte à la modernité que l'on prétend représenter. Si le bouc émissaire permet d'assurer la catharsis nécessaire à la cohésion d'un groupe en recherche d'identité, cette solution archaïque ne peut que favoriser une 'fracture des genres' où les femmes se demandent 'où sont les hommes ?' tandis que les hommes perdent leur temps à regarder plus loin. Une fracture dont il serait temps de sortir pour construire ensemble, une nouvelle forme de relation à la différence et à la citoyenneté.

Olivier MALVOLTI
Notes et références :

1 'However, the ideology of legal feminism ... The new agenda is to redistribute power from the ‘dominant class’ (men) to the ’subordinate class’ (women), and such key concepts of Western jurisprudence as judicial neutrality and individual rights are declared to be patriarchal fictions designed to protect male privilege'. Erin PIZZEY, 'My vieuw on domestic violence', 2008 préc.
2 / Julia KRISTEVA, 'Les nouvelles maladies de l’âme', Fayard, 1993, p. 319
3Cf projets récurrents de loi concernant la pénalisation des seuls clients de prostituées. Cf aussi projet de loi sur la burqa, ou la peine encourue la plus grave, ne concerne que les hommes qui obligeraient leur femmes à la porter. Dans les deux cas, les femmes ne sont envisagées que comme victimes.
4Marcella Iacub montre que notamment, dans le climat de 'panique sexuelle' que connait l'occident où le siège de l'âme aurait migré à l'intérieur du sexe, que les infractions sexuelles, désormais plus pénalisées que les atteintes à la vie, n'ont plus de définition légale sérieuse. On laisse ainsi la porte ouverte à toutes les répressions et à tous les arbitraires idéologiques. (lien), vidéo 2.
Par ailleurs, le viol conjugal, dont les dénonciations ont été multipliées par 2,5 entre 2002 et 2006, représentaient en 2006 environ 25 % des plaintes pour viol effectuées aux services de gendarmerie. In INHESJ, 'Eléments de mesure de violences entre conjoints', 2007, p. 5.
5390 décès recensés notamment en 2007 par le collectif 'Les morts de la rue'
6Voir article 1 note 12.
7Ass. Nat. Texte n° 428 du 25 fév. 2010, art. 3 bis préc.
8In Ligue des droits de l'Homme Toulon, 'Explosion du nombre des gardes à vue', § 2.
9Voir article 2, note 21.
10ONED, 'Rapport d'activité 2008', tableau p. 47.
Voir aussi Radar.org, 'Norwegian Minister of Children ...', 2007.
National Clearinghouse on Child Abuse : 'According to the U.S. Dept. of Health and Human Services, ... It is estimated that over 80 percent of all perpetrators (des violences à enfant) were under age 40 and that almost two-thirds (62%) were females'.
11'Pédophilie, les femmes aussi', L'Express, 2002.
Voir aussi, Erin PIZZEY, 'My vieuw on domestic violence', 2008, préc. Art. 2 note 13 ' ... I discovered that there were just as many women paedophiles as there were men'.
12Voir cette affaire, mais les cas sont multiples et peu médiatisés, de ces 'six jeunes de banlieue', acquittés en appel en avril 2009 après plusieurs années de prison sur les accusations mensongères d'une jeune femme qui avait déjà été responsable de la mise en détention préventive d'un enseignant pendant deux ans. L'acquittement n'a pu être obtenu que contre la preuve matérielle et irréfutable du caractère mensonger de l'accusation. A défaut, ces jeunes seraient probablement toujours derrière les barreaux. A notre connaissance, l'accusatrice n'a jamais été inquiétée par le parquet qui n'a pas jugé utile de se saisir de ces deux dénonciations mensongères très graves.

vendredi 27 mai 2011

La violence scolaire





La violence scolaire

 
Depuis deux décennies, la violence des jeunes dans les établissements scolaires est devenue une question de société. Les actes de violence scolaire sont désormais répertoriés, un observatoire les analyse et des plans antiviolence ont été mis en œuvre. Les sciences sociales s'interrogent sur le phénomène lui-même, mais aussi sur le regard que la société porte sur cette violence.
Est-ce un phénomène nouveau ?

La violence, à l'intérieur ou à l'extérieur des institutions scolaires, est une donnée permanente de l'histoire de la jeunesse à travers les âges. Au XIIIe siècle, les étudiants de la Sorbonne se battent à plusieurs reprises, à mains armées, avec les bourgeois parisiens, la police du prévôt de Paris, ou même, en 1278, avec les moines de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Au XIXe siècle, le lycée Louis-le-Grand a connu huit révoltes d'élèves (on disait alors « mutineries ») entre 1815 et 1883, dont plusieurs nécessitèrent l'intervention de la police parisienne. Plus près de nous, Hervé Hamon et Patrick Rotman ont comptabilisé, dans leur ouvrage Tant qu'il y aura des profs (1), les violences scolaires recensées par la presse entre 1979 et 1984. La liste est impressionnante et comprend, outre rackets, affrontements entre bandes et viols, trois meurtres, dont deux d'adultes.

Pour les historiens, la violence des jeunes au sein des établissements scolaires n'a donc rien de nouveau, comme d'ailleurs la violence des jeunes en général. Tout adulte qui garde un souvenir objectif des cours de récréation sait que la loi du plus fort s'y exerce souvent.

La violence scolaire prend en revanche à chaque époque des formes nouvelles, et la société y réagit à chaque fois en fonction de valeurs et de critères qui eux-mêmes évoluent.
Comment la mesure-t-on ?

L'enquête de Georges Tallon, qui portait sur 41 collèges, « en situation a priori difficile », et un échantillon représentatif de lycées professionnels, est longtemps restée la seule référence disponible. S'y sont ajoutés à partir de 1993 des recensements menés par le ministère de l'Intérieur et des rapports de parlementaires. C'est en 2001 que le ministère de l'Education nationale a mis en place le logiciel Signa qui permet de synthétiser l'ensemble des actes de violence signalés par les chefs d'établissement et dont les résultats sont disponibles chaque année (voir le tableau p. 13).

Le sociologue Eric Debarbieux, qui reconnaît l'utilité de ces données, en souligne tout de même deux défauts de nature contradictoire. Le premier est celui de « faire exister le phénomène en en parlant (2)(2) ». Autrement dit, le fait de publier une mesure des incidents violents de la vie scolaire peut alimenter une manipulation de l'opinion publique en faveur d'une politique sécuritaire. Mais il souligne aussi, à l'inverse, l'insuffisance des données administratives qui, selon lui, sous-estiment la réalité de la violence à l'école. Il plaide donc pour des enquêtes de « victimation » qui, comme le montre le tableau précité, donnent une autre dimension au phénomène. Il insiste enfin sur la nécessité d'éviter à la fois le piège de « la manipulation démagogique » et celui de « la négation » ou de « l'ignorance », au profit d'une approche raisonnée permettant de distinguer à la fois les différents types de violence et les différents contextes qui la produisent.
Depuis quand et pourquoi la mesure-t-on ?

La violence des jeunes à l'école n'a été reconnue en France comme un problème de société qu'à la fin des années 1970. Le premier rapport sur cette question, confidentiel, est rédigé par l'inspecteur général Georges Tallon en 1979 (voir le tableau p. 11). Il est difficile de ne pas voir ici la proximité avec une autre date, doublement emblématique : l'année 1975, qui voit à la fois s'ouvrir le collège unique et débuter la crise pétrolière. Autrement dit, les « nouveaux publics », entendons par là la totalité des enfants des milieux populaires et non plus seulement les plus méritants d'entre eux, sont admis en masse dans l'enseignement secondaire au moment même où leurs parents sont les premières victimes du chômage.

Signe du choc que représente l'arrivée des nouveaux publics au collège, les taux de redoublement augmentent spectaculairement entre 1975 et 1985 : de 6,5 % à 16,4 % en 5e, de 7,3 % à 14,3 % en 3e. Or certains jeunes des milieux populaires sont parfois porteurs d'une culture de l'affrontement physique comme affirmation virile de soi et preuve de courage. Nouvellement admis au collège, ils y importent avec eux cette brutalité potentielle, exacerbée par la dégradation de leurs conditions de vie et d'entrée dans la vie active.
A-t-elle augmenté ces dernières années ?

Comme les statistiques disponibles reposent sur les signalements fournis par les chefs d'établissement, elles sont nécessairement dépendantes à la fois des stratégies de chacun et des injonctions de l'administration centrale. Ainsi, alors qu'à l'époque du rapport Tallon le ministère tendait plutôt à « nier l'évidence », comme le disaient H. Hamon et P. Rotman, la tendance est aujourd'hui inverse. Le seul fait d'avoir reconnu la violence et commencé à la mesurer a logiquement donné le sentiment qu'elle augmentait.

Une première certitude émerge cependant des études sur le sujet : les collèges et les lycées professionnels sont en première ligne, l'école primaire et les lycées généraux et technologiques sont beaucoup moins concernés. Une seconde certitude peut également être formulée : les violences « graves » (vols, racket, agressions armées, viols, destructions de biens), celles que les médias se complaisent justement à rapporter, demeurent rares. Ce qui domine, ce sont ce que l'on appelle aujourd'hui les « incivilités » (insultes et menaces) et les « violences physiques sans arme », c'est-à-dire ce que l'on aurait appelé autrefois l'insolence et les bagarres. Dernière certitude enfin, ce sont les jeunes eux-mêmes qui sont les premières victimes de cette violence, bien plus que les adultes des établissements. Certains sont victimes de ce que les Anglo-Saxons appellent le « schoolbullying », c'est-à-dire un harcèlement fait de brutalités et d'insultes quotidiennes, d'une suite continue de ce que l'on nomme aussi des « microviolences ». En ce qui concerne l'évolution générale de la violence scolaire, le tableau qu'en dressent E. Debarbieux et ses collaborateurs pourrait se résumer en une formule : moins fréquente mais plus grave. Ainsi, la proportion d'élèves se déclarant victimes de racket est passée de 9 % en 1995 à 6 % en 2003. Mais les victimes se plaignent d'une plus grande violence de ce racket, désormais pratiqué plus souvent en bande. E. Debarbieux constate que ce processus paradoxal de diminution quantitative et d'aggravation qualitative est corrélé avec la ghettoïsation de certains établissements concentrant les difficultés, notamment les problèmes de racisme, alors que la majorité des autres établissements reste plutôt paisible.
Peut-on en identifier les causes déterminantes ?

« Après 1968, rien n'est plus pareil », écrit Jacques Pain (3). Le chercheur veut ainsi pointer la « libéralisation des mœurs de la société civile » qui fait que l'école doit affronter « une érosion en règle des racines normatives de la France contemporaine ». Les modèles éducatifs dominants sont désormais libéraux, ou démocratiques, tandis que l'autorité ne va plus de soi, que ce soient celle des adultes, des policiers, des juges, ou, de façon encore plus marquée, celle des enseignants ou des politiciens. A cette première évolution, J. Pain en corrèle deux autres. La première est celle de l'émergence de la société de consommation, qui fait de l'accès aux biens matériels une composante essentielle du sentiment de bien-être et d'égalité. La seconde est celle de la crise économique et sociale qui marginalise une proportion significative de la population en lui rendant l'accès au travail difficile, et par conséquent celui à la consommation.

Or ce sont bien parmi les enfants des catégories sociales qui accèdent le plus difficilement à la consommation que se recrutent les élèves les plus violents. Dans une forme de lutte des classes larvée, ces élèves, qui par ailleurs ne sont plus éduqués dans le respect automatique des adultes et des institutions, agressent ceux qu'ils perçoivent comme des privilégiés : aussi bien les bons élèves, qualifiés « d'intellos » ou de « bouffons », que les enseignants, dont une étude de Bernard Charlot avait montré qu'ils les comparaient volontiers aux hommes politiques (4).

Mais au-delà de cette interprétation en termes d'analyse globale de la société, les chercheurs soulignent que la violence scolaire est aussi le produit d'une rencontre entre les problèmes individuels de certains adolescents et des contextes locaux particuliers. Comme l'écrit E. Debarbieux, la majorité des élèves qui « vivent l'exclusion sociale » ne sont pas violents à l'école. La violence scolaire est donc aussi analysée en termes de « cumul de facteurs de risques » : problèmes familiaux, difficultés psychologiques, fréquentation de délinquants, effectifs des établissements et des classes, organisation de la vie des établissements, revendications ethniques ou religieuses...
L'école n'est-elle pas violente elle aussi ?

Pour expliquer les mutineries à répétitions des lycéens de Louis-le-Grand au XIXe siècle, l'historien Gustave Dupont-Ferrier écrivait en 1922 : « La discipline de la maison ne triomphait que par la force et n'agissait pas sur la conscience (5)(5) » Un demi-siècle plus tard, historiens et sociologues dénonceront abondamment le caractère contraignant et coercitif du fonctionnement des établissements scolaires. Silence dans les classes, élèves en rangs dans la cour, dialogue inexistant avec les adultes de l'établissement, toute-puissance des enseignants, travail réduit à la restitution passive des connaissances, les événements de mai 68 avaient résumé ce constat en un slogan efficace : le « lycée caserne ». La pratique de la punition corporelle était également dénoncée, même si elle demeurait essentiellement cantonnée à l'école primaire, et parfois aux ateliers des lycées professionnels.

Près de quarante ans après, il serait difficile de soutenir que rien n'a changé. Les élèves et leurs parents ont des délégués qui les représentent dans plusieurs instances des établissements, la parole avec les adultes est plus libre, les élèves circulent plus librement, et sont plus souvent incités à prendre la parole en classe.

Toute violence de l'institution a-t-elle pour autant disparu ? Pas sûr, si l'on en croît les spécialistes. J. Pain rappelle que l'école peut encore être le lieu « d'abus symboliques d'autorité », abus dont Pierre Merle a récemment dressé un tableau dans son livre L'Elève humilié (6). Remarques humiliantes, ironie blessante, jugements dévalorisants font selon cet auteur encore souvent parti de l'arsenal répressif de nombre d'enseignants. Les victimes en sont le plus souvent les élèves en difficulté, c'est-à-dire majoritairement ceux d'origine sociale modeste. Certaines violences physiques peuvent aussi être une réponse à la violence symbolique de l'institution.
La violence scolaire est-elle un phénomène international ?

Le seul fait que l'on utilise une expression anglaise, le « schoolbullying », pour désigner une des formes les plus courantes de la violence scolaire entre élèves suffit à répondre à la question posée : tous les pays sont concernés par la violence scolaire. Et, comme en France, il convient de se méfier de l'image qu'en donnent les médias, centrés sur les massacres spectaculaires tels que celui qui a fait le sujet du célèbre documentaire de Michael Moore, Bowling for Columbine (2002). E. Debarbieux montre que ces massacres, qui se sont produits pendant tous le XXe siècle dans plusieurs pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon, Allemagne), restent tout à fait exceptionnels et non représentatifs de la violence courante des établissements scolaires, qui partout se concentre dans les établissements des quartiers les plus pauvres.

Plus surprenants sont les résultats d'enquêtes menées par les collaborateurs d'E. Debarbieux dans des pays pauvres, en l'occurrence le Brésil, le Burkina Faso et Djibouti. La violence scolaire est dans ces pays moins fréquente que dans la plupart des pays riches. La pauvreté explique en partie le phénomène : enfants et adolescents vont moins longtemps à l'école, à la fois dans la journée et en nombre d'années ; les risques d'incidents violents sont donc arithmétiquement moins élevés. Mais E. Debarbieux formule aussi une autre hypothèse : dans ces pays, des communautés soudées et solidaires ont subsisté (villages ou favelas), et les écoles bénéficient de ce « lien de proximité qui produit une régulation forte ». Hypothèse qui a le mérite de rappeler un des points communs à toutes les études sur la violence scolaire : quel que soit le contexte national, c'est dans les établissements où les équipes éducatives sont à la fois solidaires et bienveillantes que la violence des élèves est la moins fréquente.

Que'est-ce que l'amour? Jean-Francois Dortier

Qu'est-ce que l'amour ?
Jean-François Dortier

   
   

Une histoire d'amour, lorsqu'elle démarre, se vit sur le mode de la magie et de l'enchantement. On aimerait croire qu'elle est toujours unique et mystérieuse. Pourtant, à y regarder de près, l'amour, comme la plupart des sentiments, a aussi ses lois.
Quel effet ça fait d'être amoureux ?

Elle attend sa venue. Il sera là, ce soir, à neuf heures. Tout près d'elle. Elle prend un bain, chantonne. Elle sent battre son coeur. Fort. Elle est heureuse ; elle est amoureuse. Folle d'amour. Elle pense à ses grands yeux, son corps, sa bouche, son sourire...

« Attentes, ô délices, attentes dès le matin et tout le long de la journée, attentes des heures du soi, délices de tout le temps ; savoir qu'il arriverait ce soir à neuf heures, et c'était déjà du bonheur. » Elle, c'est Ariane, la jeune épouse d'Adrien Deume, fonctionnaire sans éclat travaillant à la Société des Nations. Lui, c'est l'amant, Solal, le supérieur hiérarchique de son mari. Il la trouve belle, attirante, originale. Pour la séduire, il se débarrasse provisoirement d'Adrien Deume en l'expédiant en mission à l'étranger. Il réussit alors à subjuguer la jeune femme par une déclaration éblouissante. C'est le début d'une folle passion.

Belle du Seigneur (1968) est l'un des plus beaux romans d'amour jamais écrits. On en ressort ébloui, secoué, bouleversé. C'est un hymne à l'amour même s'il finit en tragédie. Albert Cohen décrit l'enivrant délire des premiers temps d'une passion amoureuse. Ne pouvant plus s'en séparer, Solal s'enfuit avec Ariane sur la Côte d'Azur. Dans leur chambre d'hôtel, puis dans une villa, Belle-de-Mai, ils vivent des moments sublimes. « Ô cette joie complice de se regarder devant les autres, joie de sortir ensemble, joie d'aller au cinéma et de se serrer la main dans l'obscurité, et de se regarder lorsque la lumière revenait, et puis ils retournaient chez elle pour s'aimer mieux, lui orgueilleux d'elle, et tous se retournaient quand ils passaient, et les vieux souffraient de tant d'amour et de beauté. »

L'état amoureux - particulièrement durant sa phase initiale (« à l'état naissant ») - peut être repéré par des symptômes caractéristiques. L'anthropologue Helen Fisher a mené l'enquête auprès de jeunes Américains et Japonais. Il en ressort un tableau clinique où se repèrent quelques constantes (1).

La focalisation de l'attention d'abord. Quand l'autre est là, plus rien ne compte. « Ils étaient l'un pour l'autre tout l'univers », écrit Friedrich von Schlegel, dans Lucinde (1799). Cette attention exclusive s'accompagne d'une recherche de fusion, (« je voudrais me fondre en lui/elle »). Lorsqu'il est absent, l'être aimé survient dans la tête de l'amoureux sous forme de pensées intrusives. C'est la deuxième caractéristique de l'état amoureux (« je n'arrête pas d'y penser »). Un autre signe est l'exaltation. Ariane est heureuse, déborde d'énergie, comme si elle était en transe. Les mots de la passion amoureuse n'évoquent-ils pas le « transport », les « débordements », l'« extase ». L'idéalisation est un autre trait marquant de l'état amoureux. L'être aimé est paré de toutes les qualités, ses défauts gommés, ses points positifs hypervalorisés (« il est génial ! », « elle est adorable ! »). On dit que l'amour rend aveugle. C'est sans doute un peu vrai : le sentiment amoureux ne sert pas à comprendre autrui mais à vivre avec.

Tout n'est pourtant pas merveilleux durant cette phase passionnelle. L'amour se traduit aussi par des symptômes de manque lorsque l'être cher est absent. La moindre contrariété peut aussi conduire à un brutal accès de désespoir. L'amoureux est inquiet, jaloux, en permanente recherche d'indices de l'amour de l'autre.

NOTE

(1) H. Fisher, Pourquoi nous aimons ?, Robert Laffont, 2006.

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L'amour se réduit-il au désir ?

On n'aime pas sa maman comme on aime son chat, ses amis, son amant ou son hobby préféré. La question est donc de savoir si les différentes formes de l'amour - maternel, romantique, fraternel, amical, etc. - sont des expressions différentes d'une même émotion fondamentale ou si chacune traduit un sentiment spécifique.

Les philosophes grecs avaient pris soin de distinguer cinq ou six sentiments différents : Eros, divinité de l'amour, possédait un versant physique et vulgaire (Aphrodite) et un versant céleste (l'amour « platonique »). Aux côtés d'Eros proprement dit, il y avait aussi la philia (l'amitié), la storge (l'affection), l'agapè (l'amour de son prochain), la philantrôpia (l'amour de l'humanité en général). A chaque type de sentiment correspondait un engagement plus ou moins profond : la philia peut conduire au sacrifice de soi, l'agapè suscite la charité, la philanthrôpia ne peut conduire qu'à la compassion.

La psychologie contemporaine a repris le problème à sa manière. Pour Sigmund Freud, on le sait, les formes de l'amour relèvent d'une même pulsion - la libido. Elle peut s'investir sur des objets différents (un parent, l'amant, un objet fétiche, le psychanalyste...), connaît des stades d'évolution distincts (oral, anal, génital), peut être refoulée, idéalisée, détournée, etc., mais, au fond, c'est toujours la même pulsion qui agit.

L'éthologie s'est opposée à la psychanalyse sur ce point. Pour elle, l'attachement qui lie l'enfant à sa mère forme un sentiment spécifique, distinct de la libido. Dès 1891, l'ethnologue finlandais Edward Westermarck soutenait que la cohabitation prolongée entre membres d'une même famille neutralisait le désir et conduisait à une inappétence sexuelle entre parents. L'attachement serait donc un inhibiteur du désir, qui détourne naturellement de l'inceste.

Helen Fisher propose de distinguer trois types principaux d'amour : le désir sexuel, l'attachement et l'amour proprement dit. Elle fonde son analyse sur deux types d'études. Le premier relève d'une grande enquête interculturelle sur le sentiment amoureux. Indépendamment de l'âge, de la préférence sexuelle (homo ou hétéro), de la religion, etc., plus 75 % des personnes déclarent que « savoir que leur amant(e) est amoureux(se) de moi compte plus à mes yeux que de faire l'amour avec lui (elle) » (1). En d'autres termes, il compte plus de vivre avec quelqu'un, et surtout de se sentir aimé de lui, que de coucher avec. D'autre part, pour vérifier que cette déclaration n'est pas qu'une simple illusion, une équipe de chercheurs a mené une étude sur les manifestations cérébrales de l'amour et du désir sexuel. De jeunes gens ont ainsi été invités à regarder quelques minutes la photo de leur amoureux, pendant que leur cerveau était passé au scanner. Les résultats de l'imagerie cérébrale ont confirmé que l'amour et le sexe sollicitent des zones cérébrales en partie différentes (2).

Edgar Morin pense, lui, que l'amour n'est ni réductible à la libido, ni à un sentiment sui generis (3). Il le voit plutôt comme un « complexe » d'émotions, une alchimie de pulsions imbriquées. Comparable à un élixir, l'amour forme une mixture nouvelle, avec sa propre saveur, irréductible à celle de ses ingrédients.

NOTES

(1) H. Fisher, Pourquoi nous aimons ?, Robert Laffont, 2006.
(2) A. Aron et al., « Reward, motivation, and emotion systems associated with early-stage intense romantic love », Journal of Neurophysiology, vol. XCIV, n° 1, juillet 2005.
(3) E. Morin, Amour, poésie, sagesse, Seuil, 1999.

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Comment tombe-t-on amoureux ?

Le coup de foudre est la forme la plus romantique de la rencontre. Ecoutons Phèdre (dans le Phèdre de Racine, 1677) parlant de son émotion lorsqu'elle vit son gendre Hippolyte pour la première fois :

« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;

Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue ;

Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;

Je sentis tout mon corps, et transir et brûler. »

Si l'on en croit le sociologue Francisco Alberoni, le coup de foudre serait de tous temps et de tous lieux. Partout, il provoquerait les mêmes réactions, comparables à celles d'une révélation (1). Les études sociologiques montrent qu'il y a tout de même une reconstruction dans ce récit canonique (2).

Le mythe de l'amour passion invite chacun à reconstruire une histoire sous la forme d'un moment unique et inoubliable, en omettant souvent le contexte, les préalables, les tâtonnements ultérieurs qui auraient pu faire ou non basculer l'histoire dans un autre sens. Les amoureux aiment à focaliser leur rencontre sur un moment originel, fortement idéalisé.

A ce modèle s'opposent des récits plus progressifs d'entrée en relation. Une fréquentation qui devient amitié, glissant ensuite vers la vie en couple, avant qu'enfin l'amour s'installe progressivement (3). Concernant les scénarios de formation des couples, les choses ont beaucoup changé depuis trente ans. L'écrivain américain Tom Wolfe a décrit avec humour le déroulement actuel des rencontres (4). Autrefois, dit-il, les choses se passaient ainsi : d'abord on faisait connaissance, puis on s'embrassait, venait ensuite le baiser « profond », les attouchements et caresses et, enfin, si tout allait bien jusqu'alors, on faisait l'amour. C'était hier. Aujourd'hui, ajoute l'écrivain, on se rencontre, on couche ensemble et, si l'on se plaît vraiment, alors on fait connaissance, on échange les numéros de téléphone, etc. Au-delà de la caricature, il existe tout de même une réalité tangible : la multiplication des partenaires sexuels et des aventures brèves représente une transformation importante dans les relations amoureuses depuis une trentaine d'années.

A l'inverse de ce modèle de la rencontre éclair, un nouveau type de relations apparaît avec les rencontres amoureuses sur Internet. Le sociologue Pascal Lardellier a mené une enquête très intéressante à ce propos (5). Les rencontres sur Internet se multipliant, un nombre croissant de personnes apprennent désormais à se connaître, se parlent, dévoilent leur personnalité, leurs goûts, une partie de leur intimité avant de se découvrir physiquement. Le sociologue parle d'une véritable « révolution copernicienne » dans les relations.

NOTES

(1) F. Alberoni, Le Choc amoureux, 1979, rééd. Pocket, 1999.
(2) Voir M.-N. Schurmans, « Le coup de foudre amoureux. Un phénomène social ? », Sciences Humaines, n° 86, août 1998.
(3) Voir J.-C. Kaufmann, Sociologie du couple, Puf, coll. « Que sais-je ? », 2003, et Premier matin. Comment naît une histoire d'amour, Armand Colin, 2002.
(4) T. Wolfe, Hooking up, Picador, 2001.
(5) P. Lardellier, Le Coeur Net. Célibat et @mour sur le Web, Belin, 2004.
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Sommes-nous égaux devant l'amour ?

« Parce que c'était lui, parce que c'était moi. » La passion amoureuse aime à se présenter comme une rencontre magique et miraculeuse entre deux êtres. Un sortilège inexplicable qui échapperait aux lois psychologiques ou sociologiques.

Mais la réalité est moins romantique : il existe bien des « lois d'attraction » qui suscitent la séduction. Soyons honnête : pour être aimé, il vaut mieux être jeune, beau, intelligent et en bonne santé. C'est ce que révèlent d'abord les enquêtes sur l'attirance envers un partenaire. Quels que soient le pays, la religion, le sexe, il existe une redoutable constante dans les préférences pour tel ou tel partenaire (1).

De ce point de vue, nous ne sommes pas égaux devant l'amour. Il existerait bien un « martyre des affreux » (2) : être objet de répulsion, être moins aimé. C'est d'ailleurs un thème largement exploité par la littérature, de La Belle et la Bête (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, 1757) à Cyrano de Bergerac (Edmond Rostand, 1897). Faut-il en conclure crûment, tel Paul Léautaud, que « la plupart des liaisons sont faites de "laissés-pour-compte" qui se rencontrent et trompent ensemble leurs regrets ». Autrement dit, l'amour ne concernerait que quelques élus, les autres en étant réduits à choisir un partenaire « par défaut »...

Il existe cependant en matière amoureuse une loi selon laquelle « qui se ressemble s'assemble ». Et cela est vrai tant sur le plan physique, psychologique que social. Sur le plan physique tout d'abord, les couples tendent - en général - à se ressembler. Ainsi constate-t-on statistiquement que les grands, les petits ou les gros s'unissent plus volontiers entre eux (3). La proximité de l'âge est également un critère très important. Les exceptions - grande différence d'âge entre partenaires - sont justement remarquées pour leur exception. La ressemblance des partenaires joue enfin sur les valeurs, les modes de vie, le niveau d'éducation et le milieu social. Il existe une grande homogénéité sociale des couples et les amoureux partagent très souvent le même univers social et culturel.

Les couples ne voient pas toujours combien ces déterminismes cachés jouent sur leur rencontre. La plupart d'entre eux considèrent en effet que leur rencontre est le fruit du hasard, alors que pour 66 % des unions, les deux conjoints ont fait des études identiques (4). Sur le plan psychologique on parle de d'« accouplement assortatif » et en sociologue d'« homogamie sociale ».

NOTES

(1) Voir D. Buss, Les Stratégies de l'amour, InterÉditions, 1994, et P. Gouillou, Pourquoi les femmes des riches sont belles, Duculot, 2003, et L. Vincent, Comment devient-on amoureux ?, Odile Jacob, 2004.
(2) J. Héritier, Le Martyre des affreux, Denoël, 1991.
(3) L. Vincent, op. cit.
(4) M. Bozon et F. Héran, « La découverte du conjoint », I et II, Population, n° 6, 1987, et n° 1, 1988.
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L'amour rime-t-il avec toujours ?

Peut-on aimer toujours ? On se souvient du mythe de Baucis et Philémon. Les deux très vieux amants - dont le seul voeu n'était pas seulement de continuer à vivre mais surtout de ne pas mourir l'un sans l'autre - furent transformés par Jupiter en deux arbres plantés côte à côte presque pour l'éternité.

L'amour éternel n'est-il qu'un mythe ? Chacun connaît des couples fusionnels, profondément soudés, sur lesquels le temps ne semble pas avoir de prise. Après vingt ou trente ans de vie commune, ils continuent à se couver des yeux. Mais ces couples sont rares, la fragilité des sentiments semblant plutôt la règle. Dès lors que le divorce fut légalisé, son usage toujours croissant ne laissait guère de doute sur la fragilité des liens affectifs unissant les couples. Il faut se rendre à l'évidence, l'amour est fragile et ne dure pas.

Pour Helen Fisher, il existerait même une loi implacable du cycle amoureux, sa moyenne ne dépassant pas trois ou quatre ans, tout au plus (1). Cela correspondrait à un « cycle naturel ». C'est le temps qu'il faut pour nouer une relation, faire un enfant et s'assurer des soins nécessaires à la petite enfance. Dès lors, le couple pourrait alors se séparer et chacun trouver un nouveau partenaire. Loi évolutionniste ou pas, les sentiments sont fragiles.

On aimerait savoir, à la naissance d'un couple, s'il a des chances de durer. Le professeur John Gottman pense qu'un tel diagnostic est possible (2). A Seattle (université de l'Etat de Washington), il a monté un laboratoire - le Love Lab -, où il essaie de repérer des indices sur la solidité des couples. Il existe, selon lui, des signes assez fiables permettant dès les premiers mois d'une liaison d'en tester la durabilité - et surtout l'harmonie. Un test révélateur consiste à observer très précisément les réactions de chacun des conjoints lorsqu'ils parlent de leur couple. Certains indices physiques ne trompent pas. Le haussement de sourcils lorsque l'autre parle est une marque de mépris ; au contraire, une façon de sourire avec émerveillement quand l'autre parle est très révélatrice. De même, la complicité ou au contraire l'indifférence se lit dans le regard. Lorsque l'on aborde des sujets sensibles - la satisfaction sexuelle, les griefs que l'on peut avoir vis-à-vis de l'autre -, les mouvements d'irritation ou de sollicitude apparaissent immédiatement.

Un autre test consiste à filmer pendant vingt-quatre heures un couple dans la vie quotidienne. En mesurant la fréquence de leurs échanges, leur nature, le nombre de fois où ils se touchent, se sourient, la façon dont l'un réagit aux sollicitations de l'autre, etc., on parvient, selon J. Gottman, à saisir la qualité de leur relation. Au final, après vingt ans d'études et plus de six cents couples observés, J. Gottman pense prévoir à 90 % si un nouveau couple se porte bien et possède des chances de survivre au temps.

NOTES

(1) H. Fisher, Histoire naturelle de l'amour, Robert Laffont, 1994.
(2) J. Gottman, What Predicts Divorce ?, Lawrence Erlbaum Associates, 1994, et Why Marriages Succeed or Fail, Simon & Schuster, 1994.
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Peut-on apprendre à aimer ?

L'Art d'aimer, du grand poète romain Ovide, est un traité de la séduction où l'auteur donne d'avisés conseils aux jeunes galants sur la façon de s'y prendre pour séduire les femmes. Nous sommes à Rome vers l'an 0, dans une société patriarcale et militaire. Aussi, les propos d'Ovide fleurent bon le machisme. Le point de vue est celui du conquérant, voire du prédateur, il faut savoir prendre une femme de force : « Quand la force triomphe d'une belle, c'est qu'elle l'a bien voulu. » Mais Ovide, et cela est plus actuel, pense que si le but ultime de la séduction est d'accéder au plaisir de l'homme, il suppose aussi celui de la belle. La femme doit être conquise mais aussi respectée (« sois aimable et tu seras aimé »).

L'Art d'aimer est également le titre d'un livre publié en 1956 par Erich Fromm (1900-1980), l'un des philosophes freudo-marxistes de l'école de Francfort. Ignorerait-il le livre d'Ovide ? En tout cas, il ne le cite pas.

« La première démarche qui s'impose est de prendre conscience que l'amour est un art, comme vivre est un art », écrit E. Fromm. On présente souvent l'amour comme un sentiment, un état passif dans lequel on « tombe », alors qu'il relève d'une aptitude que l'on peut entretenir. De plus, notre conception de l'amour est centrée sur son objet (la personne aimée), alors qu'elle devrait l'être sur la relation nouée. En somme, l'on peut et l'on doit apprendre à aimer, comme l'on apprend le piano ou la médecine.

Cette vision de l'amour est élitiste. Elle passe par une théorie de la nature humaine fondée sur l'idée que « le besoin le plus profond de l'homme est de surmonter sa séparation, de fuir la prison de sa solitude ». Une fois rejetées les « solutions partielles » que sont les « états orgiaques », le « conformisme », la dépendance à l'autre, E. Fromm présente sa vraie formule. L'amour authentique suppose de surmonter notre narcissisme ou notre dépendance pour fonder une relation amoureuse basée sur le respect de l'autre. Pour Ovide, l'art d'aimer est un art de la séduction ; pour E. Fromm, une leçon de morale sur le respect d'autrui. Nos deux auteurs partagent en tout cas l'idée que l'amour n'est pas un sentiment qui va de soi, mais qu'il s'entretient et se cultive.